Je commence de plus en plus à imaginer qu’il y a une relation mystique entre la Suède et moi.
Cela a commencé quand je suis allé m’y perdre, l’année dernière. Je ne vais pas raconter ici tout mon voyage mais plutôt vous présenter les quelques éléments qui m’ont frappé et qui m’interrogent toujours.
Tout d’abord, j’ai découvert qu’Ödland est un lieu qui existe réellement, et totalement par hasard. Isabelle avait proposé ce nom en s’inspirant d’un conte, je n’imaginais pas qu’il soit réel. C’est en me promenant innocemment sur les bords du lac d’Östersund que j’ai découvert la forêt d’Ödland.
Au début j’ai bien sûr été surpris et amusé. Une forêt qui s’appelle comme mon groupe, je trouvais ça chouette. Surtout dans une région aussi envoutante que la Laponie. J’étais content de ce petit hasard qui liait mon projet à ce lieu. Et puis, un guide Suédois m’a appris qu’un oiseau était particulièrement apprécié en Laponie, le ripa (une sorte de grouse) qui change de couleur l’hiver, pour devenir blanc. À Kiruna, j’ai même découvert des statues à son effigie.
Ces oiseaux m’ont curieusement rappelé celui que j’avais confectionné pour le clip Les Yeux de l’oiseau, encore une fois par hasard. Dailleurs cette chanson parle d’Ikea, le symbole international du meuble suédois.
.
Mais j’ai fait une découverte encore plus troublante lors de mon voyage. Les Suédois ont coutume de fêter la Santa Lucia, dont j’ignorais l’existence. Il s’agit d’une vieille tradition chrétienne, très pratiquée en Scandinavie, quand les nuits deviennent vraiment longues. On célèbre la Sainte Lucie, la Lumière, pour mieux affronter les terribles mois d’hiver. Le 13 décembre, de jeunes gens forment des processions en portant des chandelles, dans les mains ou sur la tête. Les garçons se fabriquent des chapeaux pointus blancs avec des étoiles dorées, pour symboliser les anges.
J’ai bien sûr été frappé par ce détail du chapeau étoilé, si présent dans l’univers visuel d’Ödland.
En plus de cela, la Santa Lucia est célébrée partout le 13 décembre, date précise de la création de notre groupe en 2008. C’est pourquoi nous gardons cette fête comme anniversaire du groupe. Et puis, j’ai récemment retrouvé cette photographie de moi, j’avais 5 ou 6 ans.
Je ne sais pas vraiment en quoi j’avais voulu me déguiser, avec cette jupe blanche, ce chapeau pointu et cette espèce de flambeau d’or. Je ne me souviens plus du tout dans quel contexte j’avais imaginé cette tenue. Peut-être avais-je vu un reportage ou un livre sur la Santa Lucia ? En tous cas, ça ne peut pas venir de ma famille, cet évènement nous était inconnu. Face à cette photo, j’ai vraiment cru qu’on m’avait enlevé, petit, de ma véritable famille qui elle, est suédoise. Inconsciemment, je chercherais à retrouver mon passé…
Est-ce là l’enfance et les jeux d’un petit-fils d’immigré Napolitain ? Non, à tous les coups, on m’a kidnappé.
Et pourtant, le plus drôle dans cette histoire, c’est que les Suédois utilisent une chanson napolitaine pour fêter leur Sankta Lucia. Ils ont un peu modifié les paroles, abordant plus le thème des nuits oppressantes, mais la mélodie reste la même. Du Napoli à Stockholm, le vrai délire.
Imaginer ces jeunes lapones chantant un air napolitain pour l’anniversaire de mon groupe Ödland, ça me pianote vraiment le cerveau. En ce moment, j’écris, compose et enregistre avec mes merveilleuses musiciennes le second album d’Ödland, très inspiré par ce voyage que j’ai fait l’année dernière. C’est un chemin bizarre en Europe, depuis la Grèce jusqu’en Scandinavie. Il ne me semble donc pas déplacé, par soucis de mysticisme, que cet album prenne le nom de Sankta Lucia, et que nous faisions des photos vêtus de blanc, avec ceintures rouges et bougies sur la tête. Je suis tout excité à cet idée.
Cet album va être bien fou. Je suis un peu agacé qu’on mélange trop notre univers à celui d’Alice au Pays des Merveilles, c’est trop réducteur. Je veux vraiment affirmer que nous sommes loin de nous enfermer dans ce conte. Le prochain album est inspiré par ce magnifique continent qu’est l’Europe, proche de la réalité, du passé parfois violent, mais comme vous l’avez deviné, avec toujours autant de magie.
Je suis Français quand je pense ou compose,
Grec lorsque je mange,
Suédois pour rêver,
Polonais à mes heures tristes,
mais Napolitain pour l’amour et la colère.
hha il est vrai que toutes ces coïncidences sont plutôt troublantes, et je trouve ça super ! je suis bien contente d’en savoir un peu plus sur la suède, moi qui voudrais tant y aller !! ( je découvre un peu la culture suédoise car à Londres, je vis, entre autre, avec un suédois )
j’ai hâte de voir votre nouvel album, et je trouve que le thème de l’Europe est un excellent choix !!
Bon courage pour la création de votre album !
Laponi anagramme Napoli
Ahah, très bien joué Vincent, dommage il manque un E.
Mais alors… mince alors, il me faut acquérir le premier album rapidement. Idée ! Grande et chouette idée que l’Europe, le voyage et le reste. Je n’ose imaginer ce visuel et les vidéoclips qui suivraient. Déjà du pur plaisir…
j’aime beaucoup la chanson de l’oiseau, les paroles me troublent énormément je crois. Et puis le clip est aussi très joli