Voici une affiche que j’ai réalisé pour la sortie de l’album Sankta Lucia. Les premières seront envoyées à toutes les personnes qui en avaient commandées lors de la collecte d’Ulule. Les autres sont en vente sur le site d’Ödland. Je suis vraiment très content du rendu des couleurs, et pour cause, j’ai suivi de très près toute la fabrication. Si vous êtes curieux je vais vous expliquer comment tout ceci se passe exactement. En fait, le digipack Sankta Lucia a été travaillé de la même façon, sauf que je n’ai malheureusement pas pu assister à toutes les étapes de la fabrication.
Tout d’abord, j’ai travaillé le fichier en vectoriel. J’ai séparé tous mes éléments en trois couches de couleurs (un rose clair, un bleu-gris, et un rouge sombre) et non pas en Quadrichromie habituelle. J’ai dessiné chaque élément dans sa couche de couleur pour qu’ils se mélangent à l’impression. Le plus intéressant est sur la petite photo au milieu du poster. On re-dessine chaque détail de la photo en rouge ou en bleu pour un rendu étonnant.
Voici la machine qui va imprimer les affiches, une presse offset. Rien à voir avec une imprimante de bureau ou bien une photocopieuse. Cette machine comporte 4 passages à cylindres (comme pour les journaux) qui sont presque tous le temps utilisés avec ces couleurs : Cyan, Magenta, Jaune et Noir. Sur ce projet, je n’en ai utilisé donc que trois, bien différent des tons standard. Cela force à fabriquer des couleurs spécifiques. L’avantage est que chaque couleur est pure, non tramée (on ne voit pas de petits mouchetés) et on peut être très précis quand les écritures sont minuscules, et ça j’adore !
Voici les plaques offset qui correspondent à chacune des couleurs de mon affiche. On va les enduire d’encre et elles n’imprimeront que ce qu’il faut.
Le papier prêt à être utilisé. Ici j’ai choisi du papier offset car il absorbe très bien les couleurs et donc ne brille pas. Le rendu est d’une bien meilleure qualité, plus précieux. Il pèse 135g/m2 ce qui est une bonne épaisseur pour pouvoir être enroulé mais en même temps être suffisamment rigide. Pour imprimer environ 400 affiches, il faut environ un millier de feuilles car il y a beaucoup de perte le temps d’ajuster les couleurs.
Voici un nuancier pantone. L’imprimeur sait comment fabriquer chacune de ces couleurs en mélangeant plusieurs encres. J’en avais sélectionné 3 mais j’ai fais évoluer le rose au cours de l’impression pour me rapprocher le plus possible de ce que j’avais en tête comme couleur.
L’encre entre dans la presse par le haut. C’est dans ce bac que le mélange doit être fait.
De légères variations de teintes pour se rapprocher de la perfection.
Un dernier contrôle du rendu avant d’en imprimer un gros paquet.
Et voici le gros tas d’affiches, en tout 500, qu’il faut découper car elles ont encore les marges techniques, des repères imprimés sur les bords.
Nos chères affiches passent donc au massicot et maigrissent légèrement de tout ce qui est superflu.
Et voilà le résultat…
Elles sont en vente ici. Et elles mesurent 50cm x 70cm.
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